Nutrition animale : les fabricants bretons vigilants
Dans la foulée du Space, le Carrefour des matières premières a confirmé le besoin de vigilance malgré un contexte plutôt favorable à la nutrition animale. Les incertitudes géopolitiques pèsent, notamment les taxes chinoises sur le porc européen.
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À l’occasion du Carrefour international des matières premières, organisé chaque année le vendredi suivant le Space de Rennes par les fabricants d’aliments bretons, le président de Nutrinoë et de Feedsim Avenir, Ludovic Michel, a souligné les spécificités du marché breton de la nutrition animale. Il est toujours très tourné vers le porc (à 43 %), alors que la volaille est en tête des segments au niveau national.
Un premier semestre 2025 presque étal
La production bretonne d’aliments pour animaux n’a que légèrement baissé en 2024 (- 0,7 % par rapport à 2023) pour s’établir à 6,78 Mt, avec des reculs en porc (- 2 %) et en volailles (- 2,3 %), compensés en partie par la croissance des aliments pour ruminants (+ 3,1 %). Les premiers mois de 2025 suivent la même tendance avec un segment ruminant (surtout vaches laitières) encore plus dynamique. Au total, les fabricants bretons ont produit 3,929 t entre janvier et juillet 2025 (- 0,2 %).
Les prix des produits animaux se sont bien, voire très bien tenus ces derniers mois, tant en lait qu’en œuf et en porc. Mais ce dernier segment connaît depuis trois semaines un décrochage lié aux taxes antidumping imposées par la Chine aux porcs européens en rétorsion aux taxes que l’UE assigne sur les voitures électriques chinoises. L’un des dangers étant le report d’une production espagnole qui ne trouverait plus de débouchés économiquement viables en Chine et se retournerait vers nos marchés nationaux.
Les aliments complémentaires ont le vent en poupe
Depuis deux ans, le contexte des matières premières est favorable aux éleveurs avec des prix bas, tant du côté de l’énergie (céréales) que du côté des protéines (soja en tête). Les tourteaux ont d’ailleurs repris des volumes car les aliments complémentaires, pour les ruminants (aliments complémentaires des fourrages) comme pour les porcs (de plus en plus de fabrications à la ferme à base des céréales de l’exploitation), prennent une part croissante dans les volumes.
Mais les coûts de production n’ont cessé de croître. Les fabricants d’aliments demandent donc à ce que les indices qui servent à calculer les revalorisations éventuelles des prix des produits animaux (notamment la volaille), soient revus pour mieux refléter la réalité. Un point crucial alors que les négociations commerciales avec la grande distribution démarrent.
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